Description des Sarracenia

 

Description  

   Les Sarracenia sont des plantes vivaces, herbacées, et terrestres. Elles possèdent un rhizome horizontal souterrain qui peut atteindre 30 cm de long. Les feuilles, en forme de cornet appelé "ascidies" ou urne, sont érigées ou prostrées et peuvent mesurer de 10cm à 1m de haut. Ce sont elles qui constituent les pièges. Sur le devant de la feuille on trouve une partie membraneuse appelée "aile". La partie supérieure des urnes est surmontée d'un capuchon fixe qui sert de "piste d'atterrissage" pour les insectes et de parapluie.

Certaines espèces produisent une deuxième série de feuilles au milieu de l'été (alata, leucophylla, rubra subsp. alabamensis). Au début de l'automne apparaissent chez quelques espèces des  phyllodes , feuilles plates non carnivores, qui vont subsister jusqu'au printemps suivant. Des feuilles plates, avec de petites ouvertures, sont parfois produites en été en fonction des conditions météorologiques ( gros écarts de température rapides).

   Les fleurs solitaires, qui se développent à partir du mois de mars, sont portées par des hampes souvent plus hautes que les urnes. Elles sont constituées de 5 sépales, 5 pétales et d'un pistil en forme de parapluie renversé qui recueille le pollen. De 3 à 8cm de diamètre, leurs couleurs peuvent êtres blanche, verte, jaune ou pourpre. Ces fleurs, qui ne sont jamais carnivores, dégagent des odeurs particulières. Une fleur fécondée perdra rapidement ses pétales et se redressera jusqu'à la verticale. Cette position semble indiquer aux insectes que la fleur est déjà pollinisée, les dirigeant alors vers une autre fleur ou vers les pièges!

 

Attraction

Ces plantes attirent, en grand nombre parfois, principalement des insectes "volants" des genres Diptère, Hyménoptère....comme les mouches, abeilles, frelons, guêpes, papillons de nuit de toutes tailles. C'est souvent une combinaison de plusieurs stratagèmes qui les conduit à se poser sur les pièges.

-la couleur: les plantes arborent des couleurs particulières qui ressortent dans la végétation incitants ainsi la curiosité des insectes.

-la forme: les différentes formes, et notamment les plus grandes conduisent également les insectes à se poser.

-l'odeur: les Sarracenia produisent, grâce à des glandes spécialisées, tout autour de l'ouverture du piège un nectar attractif qui prolifère parfois sur tout le tiers supérieur de l'urne. Les insectes espérant un repas facile n'hésitent pas à se poser pour le déguster.

De même, de liquide contenu et visible dans les urnes de l'espèce purpurea peut inciter les insectes à venir s'abreuver.

 

 

Capture (haut)

  Dès que les insectes sont posés, généralement sur le couvercle ou du moins sur la partie supérieure du piège ils se dirigent, guidés par de petits poils judicieusement placés, vers le nectar. Ils prospectent ainsi tout le pourtour de l'ouverture en s'accrochant car il est relativement glissant. Ils finissent néanmoins par atteindre une zone particulière qui représente un réel danger pour eux. Elle est située juste sous la colonne qui supporte le couvercle. Cette zone produit un abondant nectar qui contient une substance spéciale, la conine, qui va simplement "endormir" l'insecte et finir par lui faire lâcher prise et tomber au fond du piège. Très rapidement "réveillé" l'insecte essaiera en vain de remonter le long de l'urne, mais là également, de petits poils dirigés vers le bas l'en empêcheront. Pour les espèces de purpurea le fonctionnement est un peu différent dans sa phase finale. Les insectes ne  tombent pas au fond de l'urne mais dans le liquide qu'elle contient. La tension au niveau de la surface étant faible, il leur est très difficile, voire impossible de s'approcher du bord où de toute façon des poils les empêcheront également de remonter.

 

Digestion

  Les insectes morts sont digérés au fond de l'urne par un mélange d'acides digestifs, d'enzymes et de micro-organismes. Plus la plante capturera d'insectes et plus la production d'acides et enzymes sera importante. Pour l'espèce Sarracenia purpurea c'est la conjugaison de l'action de bactéries et d'enzymes qui assure la digestion. Ces sucs digestifs décomposent les  parties molles des insectes en une espèce de jus qui est assimilé par la plante. Des expériences réalisées à l'aide d'insectes nourris au glucose radioactif montrent sans ambiguïté que la plante absorbe bien ces minéraux(phosphore, potassium...). Les squelettes et les parties dures des insectes (pattes, ailes, chitine)  ne sont pas digérés et restent au fond de l'urne où ils vont s'entasser. Certains jours et souvent en fonction de la météo, la quantité d'insectes capturés peut être surprenante. Même si les plantes peuvent vivre sans la capture d'insectes il est certain que la quantité de nutriments absorbée influe sur la croissance, et la floraison.

 

 

 

 

 

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