Le substrat
Comme un grand nombre de plantes
carnivores, les dionaea sont des plantes de tourbières et de milieux
acides. Le sol y est généralement composé d'un mélange de sable et de tourbe
et l'eau n'est souvent pas loin. Ces sols ne contiennent pratiquement pas de
minéraux et l'eau y est très douce et acide. Le matériel de base pour
réaliser un bon substrat sera donc la tourbe. Seule la tourbe blonde de
sphaigne est à utiliser. Toutes les jardineries ou grandes
surfaces de jardinage en proposent. Les conditionnements les plus répandus
sont les sacs de 100, 150 et 180 litres. Les sacs de 25 L sont plus
difficiles à trouver et souvent ils valent plus chers que les 100L. Les
puristes semblent préférer celle d'origine irlandaise, mais elle est de plus
en plus difficile a dénicher. Il importe donc de bien lire sur les emballages
la mention "Tourbe blonde de sphaigne" sans apport d'engrais ou non
enrichie, ce qui est parfois le cas. La tourbe représentera 70% du mélange. Le
reste peut être composé de sable type quartz dit "Sable de Loire" utilisé en
aquariophilie, car il est inerte et ne libèrera pas de minéraux. Ne pas
employer de sable de maçonnerie, calcaire le plus souvent. La perlite
ou un
mélange à parts égales avec de la vermiculite
peut remplacer avantageusement
le sable. Ces deux derniers matériaux se trouvent avec plus ou moins de
difficulté dans les grandes surfaces de bricolage ou chez les distributeurs
de produits pour l'horticulture;(conditionnement en sac de 100 à 120 L
généralement, autour 20 euros le sac environ). Quels que soient les
matériaux choisis, il faut bien les mélanger à sec avant l'emploi. Il est
judicieux d' humidifier avec de l'eau de pluie quelques jours avant
utilisation. La culture dans un mélange de sphaigne et de perlite donne
d'excellents résultats également, mais les plantes sont rapidement envahies
et finissent par être étouffées. |
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Les pots
(haut)
Les plantes carnivores
cultivées en pot doivent être rempotées à intervalles réguliers. Même si
elles ne produisent pas beaucoup de racines, celles-ci sont généralement
longues et finissent par sortir par les trous de drainage des pots. Les
dionaea,
prospèrent beaucoup mieux si elles sont rempotées tous les ans.
Choix des pots
Les pots accueillant les plantes carnivores sont généralement posés sur une
tablette ou un bac contenant de
l’eau de pluie pendant une grande partie de l’année. Si nous choisissons des
récipients en terre cuite, une partie non négligeable de l’eau sera absorbée
par « transpiration » et donc gaspillée. De plus, une accumulation de
«sels »
se produira et pourra en plus de n’être pas du meilleur effet se
montrer néfaste pour les plantes. Nous choisirons donc des récipients en
plastique pourvus de suffisamment de trous de drainage. Ce type de pots
présentent plusieurs avantages: facilité pour le nettoyage et la
désinfection (solution à 10% d’eau de javel), quasiment incassables,
réutilisables, légers et proposés dans une vaste gamme de taille. Les
coloris vont du noir au blanc en passant par le vert et l’inévitable « terre
cuite ». Les racines, contrairement à celles des plantes non carnivores,
n’affectionnent pas beaucoup la chaleur, notre choix de couleur devra en
tenir compte et s’orienter vers une teinte claire en privilégiant toujours
le pot le plus grand possible. Sans tomber dans l’excès, il faut toujours
avoir à l’esprit que plus le récipient sera volumineux et plus l’inertie
thermique sera importante. En clair, dès que les plantes sont cultivées en
pots et surtout en plein soleil, elles nécessitent de grands pots
et de
grands volumes d’eau.
A retenir:
-
privilégier les récipients en plastique ;
-
utiliser les pots les plus grands possibles, pour une plante adulte, 15 cm
de diamètre;
-
désinfecter les pots qui ont été utilisés avant réemploi;
- ne
pas mettre de couche de drainage au fond du pot.
L'eau
(haut)
Les
dionaea, comme le plus part des plantes carnivores, ont besoin de
conditions très humides pour prospérer.
La qualité de l'eau
est un facteur déterminant de réussite. Durant toute la période de pousse,
de mars à octobre, les pots seront en permanence immergés dans des soucoupes
ou dans
des bacs
contenant 2 à 5
cm d'eau ou plus en fonction de leur hauteur. L'arrosage se limite à
maintenir la soucoupe ou les bacs pleins d'eau. Afin de ne pas tasser
rapidement le substrat et de contrarier la pousse des plantes en compactant
les racines, il importe de ne pas arroser par le dessus. L'eau devra être
obligatoirement douce et acide (pH* inférieur à 7). Pour se procurer une eau
convenable, plusieurs possibilités s'offrent à l'amateur:
-Acheter de l'eau
déminéralisée pour batteries ou fers à repasser (non parfumée) vendue
en bidon de 5 litres dans la grande distribution. Solution facile et peu
onéreuse lorsqu'on ne cultive que quelques plantes.
-Récupérer
l'eau de pluie après quelques heures
de précipitation (lavage du toit)
. Cette manne, gratuite, devra être stockée
dans des récipients neutres et inaltérables comme des jerricans ou des
bidons en plastique de couleur foncée si possible et entreposés à l'ombre.
Solution la plus économique en cas de gros besoins d'eau, mais dépendante de
la possibilité de collecte, de stockage et de la météo.
Un petit surpresseur
ou une pompe vide cave peut assurer la distribution.
(IMPORTANT )
-Investir dans l'achat d'un
osmoseur.
Cet accessoire, disposé en aval d'un robinet d'eau de
ville, procurera une eau ultra pure (99,0%), idéale pour vous faire
redécouvrir les saveurs du thé ou du café et pour arroser toutes les
plantes. Un petit modèle, produisant de 50 à 90 litres par jour,
satisfera largement les besoins en eau de beaucoup de collectionneurs. Sans
éliminer le problème du stockage de l'eau produite, cette solution est la
plus facile et la plus sûre quant à la qualité et à la quantité de
l'eau disponible. Même si le coût d'un osmoseur est désormais abordable,
l'inconvénient majeur est le taux de rejet à l'égout (eau perdue) assez
élevé. Il faut jeter environ 3 à 4 litres pour en produire 1. En ces
périodes de sècheresse et de restriction, il convient d’être citoyen et
économe en ne produisant que l’eau nécessaire (en attendant la pluie....).
L’eau rejetée peut et doit bien évidemment être récupérée et utilisée pour
l’arrosage du jardin par exemple. Si vous devez consommer de l’eau osmosée
il est recommandé de la stocker au réfrigérateur dés sa production dans des
récipients fermés. En effet
les
bactéries présentent dans l’air, sans danger pour les plantes, peuvent
contaminer l’eau et vous causez des « désagréments intestinaux » !
Avertissement :
L'eau provenant d'un
"adoucisseur"
domestique comme on en rencontre parfois chez les particuliers
est à bannir impérativement. Cet appareil n'adoucit pas l'eau au sens strict
du terme, mais la conditionne: après passage sur un lit de résine cationique
échangeuse d'ions, l'eau voit tous ses ions de calcium transformés en
ions de sodium. Si effectivement les tuyauteries sont exemptes de dépôt de
"tartre" (calcium), il n'en reste pas moins que l'eau ainsi obtenue est
"salée" et donc extrêmement préjudiciable pour la vie des plantes.
Après ce conditionnement l'eau peut être néanmoins admise dans un osmoseur.
Exclure également les eaux de puits ou de sources qui sont réputées "bonnes"
sans analyses préalables. A noter que l'eau de Volvic (uniquement) peut
faire un excellent substitut pour les cas d'urgence.
A retenir:
- une eau standard convenable pour nos dionaea doit être
douce, TH° de 0° à 10° maximum et légèrement acide, PH entre 6 et 7.
-
l'eau du robinet peut être utilisée sur une
courte période (2 à 3 semaines) sans aucun danger pour les plantes. |
PH :
potentiel hydrogène

L’échelle de la valeur du PH s’étend de 0 à 14, la
valeur 7 étant la neutralité, l’eau n’est ni alcaline ni acide.
Naturellement la plupart des eaux sont légèrement alcalines. (Sauf
l’eau des tourbières et l’eau de pluie qui elles devraient être
théoriquement neutre !).Noter également que le PH varie en fonction
de la température et du moment de la journée.
TH :
titre hydrotimétrique
Le TH indique, globalement, la dureté d’une eau. Elle se
mesure en degrés :
. 0° à 5° : eau très douce
. 5° à 10° eau douce
.10° à 15° :eau moyennement douce
Des tests colorimétriques simples d’emploi et peu onéreux
sont disponibles dans le commerce aquariophile . Ils permettent de
mesurer assez précisément le PH et le TH. Les mairies et les
sociétés de distribution d’eau sont à même de fournir ces
indications sur simple demande.

Carte de France de dureté des eaux.
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La
lumière (haut)
Quel que
soit le mode de culture, il est nécessaire de leur offrir toute l'année le
plus de lumière possible.
- En
appartement ou en véranda, les pots seront placés au plus près des baies
vitrées. Attention cependant aux risques de brûlures contre les vitres
exposées au Sud. (voir
§ repos). Un appoint à l'aide de tubes
fluorescents de type horticole (disponible dans les animaleries, au rayon
aquariophilie) peut être parfois nécessaire.
- En
culture sous serre, si la lumière ne manque jamais, le danger peut venir de
la trop forte élévation de la température en été. Un filet d'ombrage ou une
couche de blanc d'Espagne
(ou blanc de Meudon)
associé à une ventilation efficace sont les solutions à employer pour
réduire cette hausse.
- A l'extérieur, en pots ou en
tourbière aménagée,
les plantes ne manqueront ni de lumière ni d'aération. De plus sous l'action
du soleil, les pièges se coloreront fortement. L'hiver, les plantes seront mises
hors gel ou protégées du froid à l'aide d'un tunnel plastique, d'une mini serre, ou
d'un paillage.
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La
température (haut)
Originaires d'une zone subtropicale (Sud Est des Etats-Unis) les plantes
s'accommodent bien du climat européen. Bien que la littérature indique
parfois des températures extrêmes (jusqu'à moins 15°C) supportées en culture
sans dommage, il convient néanmoins de faire hiverner entre 3 et 8°C
les plantes cultivées en petits pots. L'été, 35°C est le seuil à ne pas dépasser trop
longtemps ni trop souvent surtout si l'humidité est faible.
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La
période de repos
(haut)
Les Dionaea sont des
plantes vivaces de climat tempéré soumises à quatre saisons bien distinctes.
Une période de repos, où la croissance des plantes s'arrête, est
quasi obligatoire. L'absence de cette période de repos est une des causes
principales d'échec sur le long terme. A l'approche de l'hiver, il
est donc très souhaitable de diminuer le taux d'humidité, la température et
la quantité de lumière. Si les plantes sont cultivées en serre, il y a lieu
de procéder à quelques manipulations :
Les soucoupes ou les tablettes seront vidées de leur eau, le substrat sera
juste tenu légèrement humide en arrosant les plantes par le dessus lorsque
le mélange commence à s'écarter du bord du pot. La photopériode idéale est
environ de 7 à 8heures, élément à prendre en considération si on utilise
un éclairage artificiel. Côté température, un maintien hors gel (3 à 5°)est
suffisant, les
Dionaea s'accommodent très bien de telles conditions. Pour éliminer
au maximum le risque de maladies ou moisissures dû à un éventuel excès
d'humidité, une aération mécanique ou naturelle est indispensable. Froid et
humidité sont des conditions idéales pour le développement du botrytis
et
autres champignons néfastes et il
y a donc davantage de risque de perte de plantes en hiver que pendant la
saison de pousse. Par mesure prophylactique
Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition ou la propagation d'une maladie.(ensemble des mesures destinées à éviter les maladies et leur développement) , les
feuilles (pièges) sèches et nécrosées
seront coupées et la coupe
traitée si possible à l'aide d'un fongicide
classique.
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Le rempotage
(haut)
Après plusieurs années
de culture, le pseudo bulbe s'est multiplié naturellement et le pot est
rempli de plantes
. De même,
quelques racines, sortent par les trous de drainage. Il est grand temps de
rempoter. Cette opération doit être réalisée au printemps lorsque les
températures voisinent les 18, 20 °C et ne doit s'appliquer que sur des
plantes en excellente santé. C'est le moment idéal pour diviser
les plantes. L'opération n'est pas délicate mais il est important de
prendre quelques précautions pour ne pas mettre la vie de la plante en
danger.
Après un achat d'une
dionaea en pot,
il est d'usage de rempoter les dionaea comme les autres plantes carnivores dans des pots
plus grands. Dans ce cas il est préférable de conserver la motte de substrat
et de racines quasi intacte et de la placer au centre du nouveau pot après
avoir creusé un trou capable de recevoir la motte en s'aidant de l'ancien
pot.
Parasites et
maladies
(haut)
Parasites
Malgré leur caractère carnivore, les
Dionaea
peuvent subir l'assaut d'insectes parasites. La plupart occasionnent des
lésions qui peuvent aller jusqu'à la mort de la plante.
- Pucerons:
Des
pucerons, de plusieurs variétés, colonisent parfois les plantes et les
hampes florales au printemps. La malformation des feuilles est un indice précis. Les
produits de traitement spécifiques du commerce sont adaptés pour lutter
contre ces parasites.
- Cochenilles:
Qu'elles soient "farineuse" ou à "carapace", les
cochenilles
peuvent apparaitre parfois sur les dionaea. Elles peuvent entraîner la perte de la plante si un
traitement n'est pas appliqué dés leur détection. Les parties infectées sont
souvent décolorées. Là encore, les produits spécifiques sont efficaces
. Il
est possible, quoique que contraignant lorsque beaucoup de plantes sont
infectées, d'immerger complètement la potée
pour 24 à 48 heures. Les cochenilles,
asphyxiées, remontent a la surface. Un nettoyage sous pression (eau du
robinet) enlèvera les derniers insectes. Un rempotage, suivi d'un
traitement spécifique, terminera ce traitement.
- Chenilles:
Quelques
papillons déposent parfois leurs œufs sur les urnes. Les chenilles qui
éclosent s'en nourrissent abondamment. On peut lutter
contre elles à l'aide d'un insecticide ou bien les retirer
manuellement.
- Mouches blanches (aleurodes) et acariens.
Un
insecticide du commerce en viendra à bout facilement.
- Escargots et limaces
Friands
des feuilles de dionaea,
ces
animaux seront éliminés manuellement ou en employant
des granulés
empoisonnés. Un récipient enfoncé dans le sol et rempli de bière fait
merveille contre les limaces.
Maladies:
Les
plantes peuvent être infectées par des champignons microscopiques du genre
botrytis
ou oïdium. Les parties atteintes deviennent blanchâtres ou grises.
Après la suppression des feuilles contaminées, il est nécessaire de traiter
la plante à l'aide d'un produit fongicide (Benlate ….)
Mesures préventives:
Pour
limiter le risque de maladies, il convient:
- d'isoler
de la collection toutes les plantes malades.
- de
retirer les feuilles mortes ou sèches.
- d'aérer
suffisamment.*
- de
limiter l'humidité pendant la
période de repos
(octobre à mars) tout en apportant
suffisamment de lumière.
- de
traiter mensuellement l'hiver avec un produit fongicide.
- d'éviter
le manque de lumière en cas de hausse de température pendant la saison de
croissance.*
- de
diviser
les potées
trop fournies pour permettre la circulation de l'air.
- d'inspecter soigneusement et de traiter éventuellement toute nouvelle
acquisition avant de l'ajouter à la collection.
.(surtout dans le cas
de culture sous serre)
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